Première course d’endurance – 6h du Mans

Vendredi 13 avril : la saison 2018 d’endurance démarre avec les 6 Heures du Mans, première des 4 courses du Championnat de France. Nous sommes bien entendu dans la catégorie la plus performante : la GP1. Deux autres catégories participent à la course : GP2 et GP3, aux performances moindres. Au total, nous sommes 22 équipages à participer à ce Championnat de France Endurance 2018.

CMCR, mon Team est donc composé de 3 pilotes : Romain Bonetto, Lilian Fidèle et moi. Romain et Lilian sont des pilotes bien plus âgés que moi et très expérimentés en Endurance (voir article). Le reste du Team est composé de 11 personnes : team manager, ingénieur, mécaniciens, …, ainsi que Rémy Fidèle qui remplacera son frère lors de la deuxième manche du Championnat. Chacune de ces 11 autres personnes a une fonction très précise durant tout le week-end : un mécanicien est dédié aux pneus, un autre à la révision des moteurs, un troisième au mélange du carburant, etc…

Un week-end de course d’endurance débute le vendredi après-midi avec des essais libres toute l’après-midi du vendredi ainsi que tout le samedi matin. Le samedi après-midi est, lui, réservé à la séance de qualification de 10 minutes. Enfin, la course en semi-nocturne débute à 16h00 le samedi pour se terminer 6 heures plus tard, à 22h00.

Lors des essais libres qui se déroulent le vendredi, j’en profite pour ajuster ma position dans le kart qui doit convenir à tous les pilotes du team, un plomb amovible nous permettant à chacun de respecter le poids minimum imposé pour la course. Je prends très vite le kart en main avec un nouveau moteur pour moi : un moteur VORTEX de type OK développant 40 ch., soit un tiers de puissance supplémentaire par rapport au moteur OK-Junior avec lequel je courrais la saison dernière !

Autre nouveauté pour moi, ce sont les pneus de marque LeCont, des pneus plus durs que ceux utilisés lors des courses de sprint, donc moins performants au tour, mais capables de durer pendant 3 heures de course.

Nous sommes donc parmi les plus rapides après ces essais libres mais la météo ne va pas nous faciliter la tâche avec de la pluie ou du soleil toutes les 15 minutes.

Les essais chronos se déroulent au début sur une piste humide, qui va peu à peu s’assécher. Romain Bonetto s’élance et réalise le 4ème temps avec des conditions assez aléatoires d’où cette position moins bonne qu’espérée.

Avant la course nous définissons un ordre de passage des pilotes sachant que la règle à suivre est 3 pilotes par team, chacun des 3 pilotes effectuant un relais de 45 minutes maximum. C’est donc Romain qui effectuera le départ, puis moi et enfin Lilian. Et ainsi de suite pendant 6 heures. La course sera longue !

16H00 РDEPART DE LA COURSE DES 6 HEURES DU MANS (piste s̬che)

Extinction des feux ! Parti en 4ème position, Romain effectue un excellent départ puisque dès le premier tour, il est en 2ème position. Après 10 tours, nous prenons la tête de la course et commençons à faire un sérieux écart par rapport aux deuxièmes. A la fin du premier relais, nous sommes premiers avec 14 secondes d’avance sur le deuxième.

Un relais s’effectue de la manière suivante : 1 tour avant l’arrêt au stand, le pilote est panneauté par son stand pour lui signifier qu’il doit s’arrêter au prochain passage. Dans la pit lane (allée des stands), le pilote ne doit pas dépasser 40 km/h, au risque d’écoper une d’une pénalité de 1 tour, ce qui est énorme. Au stand, on se prépare à accueillir le kart. Parmi les 4 personnes autorisées à s’occuper du kart pendant l’arrêt, une soulève le kart par l’arrière afin de faciliter les interventions, une remplace le bidon d’essence vide par un autre plein (+10kg), une autre graisse la chaîne, et la dernière ajuste le poids de plomb en fonction du pilote qui va s’élancer. Pendant ce temps, le nouveau pilote est prêt à redémarrer le kart. Au total, cet arrêt dure moins de 10 secondes, délai extrêmement rapide qui exige beaucoup d’entraînement pour le Team. Ce week-end, nous étions le Team le plus rapide lors de ces changements.

16H45 -MON PREMIER RELAIS (Piste toujours sèche)

Je pars pour mon premier relais avec des pneus chauds, ce qui est nouveau pour moi. Je dois donc directement me mettre dans le rythme de la course sans tour de chauffe. Je suis donc premier de la course avec 20 secondes d’avance, le trafic est très important. Tous les deux tours, je dois dépasser un kart au plus vite sans perdre de temps. Je suis très rapide car je mets en moyenne 3-5 dixièmes par tours aux deuxièmes. Une chose paradoxale, c’est que je pensais que plus je roulais plus j’allais être moins vite à cause des pneus mais non finalement, je suis de plus en plus rapide à cause de la quantité de carburant qui diminue au fur et à mesure de mon relais et des pneus durs qui tiennent la distance. Au bout de 40 minutes de mon relais, j’ai creusé un écart de 17 secondes supplémentaires avec le 2ème. Je vois un très gros nuage noir qui s’avance vers nous, puis il commence à pleuvoir. Aussi, sans que mon stand me prévienne, je décide de moi-même de rentrer au stand pour éviter de perdre du temps à faire un tour en pneus slicks sous la pluie ! Le stand est déjà prêt, aussi le changement s’opère rapidement et ma décision s’avère payante ! Elle permet à notre équipe de mener cette course en première position avec un tour d’avance !

Les conditions météo se dégradent très vite et la piste est complètement inondée. Dans ces conditions très difficiles, deux sorties de piste nous font perdre la tête de la course et chuter en 3ème position avec 2 tours de retard sur le premier à mi-course.

19H00 – MON DEUXIÈME RELAIS (piste mouillée)

J’effectue mon relais sous la pluie. Nous restons en 3ème position, sans changement particulier. Pendant ce run sous la pluie, nous n’avons pas réussi à rattraper l’écart avec les deux premiers. Nous ne sommes pas aussi compétitifs que lors des deux premiers runs sur le sec. Cela mérite une explication.

En endurance, afin de minimiser la durée des relais, le Team fait en sorte de trouver le meilleur compromis de réglage du châssis pour toute la durée de la course. Cette fois, nos réglages étaient sans doute trop typés pour le sec et pas assez pour la pluie, d’où notre difficulté à remonter sur la tête de la course sur piste mouillée.

21H00- MON TROISIÈME ET DERNIER RELAIS (piste humide)

Parti en pneus slicks, la piste est encore très piégeuse. Au banking, au fond du circuit, je remonte sur un GP2 – donc loin derrière nous au classement – qui ne veut pas céder la place. Il y a contact entre nos deux karts, car étant sur la partie humide de la piste, je ne peux rien faire pour l’éviter. Biellette tordue, le kart ne peut donc plus rouler alors que nous étions 3ème de la course ! Deux mécaniciens ont couru à ma rescousse et nous devons donc soulever et ramener le kart pour le réparer suite à ce contact. Cela nous fait chuter en 4ème position des GP1, une fois la ligne d’arrivée franchie à 22h00 après 6 heures de course non-stop !

Conclusion : un très bon week-end ! Je me suis d’autant plus vite adapté à ce type d’épreuve que j’ai la chance d’appartenir à un team très professionnel et soudé, ce qui a facilité mon intégration. C’est un grand plaisir de retrouver Olivier Bruneau comme team manager. Notre efficacité est également due au fait que les pilotes du team ont à peu près le même gabarit ce qui permet à chacun d’être à l’aise dans le baquet. Nous étions les plus rapides sur le sec et après le premier tiers de la course la victoire était à notre portée. La météo et les aléas de la course en ont décidé autrement. Je suis très confiant pour la 2ème manche à Laval, et j’ai hâte de retrouver la très bonne ambiance au sein du team, et de contribuer cette fois à notre première victoire de la saison ! Alors, rendez-vous les 25 et 26 mai prochains à Laval !!!

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